Dyslexie et neurologie.
Un lien avec la latéralisation cérébrale, a été suspecté de longue date et plus récemment mis en évidence grâce à l’électroencéphalogramme : dans une activité de langage, et par rapport à la norme, les dyslexiques ont de façon quasi systématique une activité réduite du lobe pariétal gauche et une activité plus importante du lobe droit. Le fait que l’hémisphère gauche soit réputé spécialisé dans le langage, et que la dyslexie soit considérée comme une pathologie du langage avant d’être une anomalie de la lecture, sont deux arguments en faveur d’une interprétation en termes de mauvaise latéralisation du cerveau. Mais la notion de dominance cérébrale anormale ou atypique est généralement considérée comme insuffisante pour rendre compte de tous les troubles rencontrés chez le dyslexique.
Article détaillé : Asymétrie cérébrale.
Sans que cela permette de dire si le trouble est d’origine neurologique, l’effet neuronal de la dyslexie est clairement affirmé par les spécialistes. A cet égard, les travaux pionniers de Galaburda et collaborateurs, aux USA, ont été les premiers à mettre l’accent sur une anomalie potentielle de la maturation neuronale, plus particulièrement un trouble des étapes précoces de la maturation du cerveau que sont la migration neuronale et la croissance axonale. Par la suite, de nombreuses études utilisant diverses méthodes d’imagerie du cerveau ont permis de mettre en évidence in vivo des particularités tant fonctionnelles que morphologiques du cerveau des sujets dyslexiques.
Toutefois, il n’est souvent pas possible de déterminer si les anomalies constatées sont la cause ou la conséquence du trouble d’apprentissage. A cet égard, les études les plus convaincantes, parmi la littérature récente, sont celles qui démontrent l’effet normalisant sur les anomalies neuronales de méthodes de travail comportementales (comme l’orthophonie, la méthode FastForWord et la sémiophonie), montrant en particulier que certaines d’entre elles ont des effets visibles sur les problèmes de connexion neuronale des enfants. Une autre approche potentiellement explicative est celle consistant à rechercher ces anomalies chez des enfants avant même l’apprentissage de la lecture, en comparant par exemple des enfants génétiquement à risque de dyslexie (par la présence de cas dans leur famille) à ceux n’en possédant pas.
Les chercheurs en sciences cognitives tentent souvent d’associer la dyslexie aux perturbations dans les domaines suivants :
- la conscience phonologique : capacité à porter attention et à manipuler les sons qui composent les mots ;
- l’analyse séquentielle : méthodologie mathématique et statistique permettant de déterminer l’organisation temporelle de phénomènes ou d’évènements, et d’objectiver des séries constantes d’arrivée de ces phénomènes ;
- la discrimination visuelle ou auditive : aptitude à percevoir une différence entre deux stimuli visuels ou sonores présentés successivement ;
- la latéralisation : processus au cours duquel les hémisphères du cerveau se spécialisent durant la petite enfance. Il détermine une latéralité droite (pour les droitiers) ou gauche (pour les gauchers) ;
- la mémorisation ;
- l’orientation dans le temps ou l’espace.
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